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Onomaxxas
10 novembre 2007

Fuite

0onoesc

Elle sait. Elle sait… pour l’Arbre volé. A présent elle me cherche. Je la sens à travers l’air que je respire humer mes traces, le moindre souffle de vent m’apporte le sifflement de sa respiration. Je ne dors plus de peur que ce soit elle qui me réveille; si elle pouvait sourire à ce moment, j'imaginerais... un frisson m'enserrant l'échine, son bec plongé dans la moelle de mon être; non, je repousse cette idée, je dois faire en sorte de lui échapper. Elle sait les endroits que je fréquente. Elle sait mon intime odeur. Je suis perdu ! Comment ? Qui a pu, qui a osé l’aider ? Je crois le connaître, il l’avait accompagnée lors de l’une de ses visites à Avaroth ; il s’était retourné en partant et son regard m’avait troublé, je n’ai pas su pourquoi. Quel est son nom? Je ne sais pas, mais je saurais reconnaître ces orbites maladives entre mille. Puis il l’avait enlacée face à l’endroit où je m’étais dissimulé. Je sais à présent que ce n’était pas une coïncidence et qu’il dessinait déjà ma perte dans sa tête minuscule et bosselée, couturée telle un vieil ours trop usé. Pourtant je n’ai pas le loisir de me venger : mes assassins sont tous affairés à chercher l’endroit qui n’existe, j’en suis convaincu, en nulle contrée de ce monde. Elle me trouvera si je la fuis. L’affronter ? J’ai invoqué son image pour tenter un arrangement. Je ne l’ai pas reconnue. Son regard a fait bouillonner mon sang sur le champ, la lueur liserée d’ombre écarlate tapie au fond de ses yeux m’en a dissuadé. Seul un réflexe inespéré a pu me soustraire à la colère qui aurait pétrifié mon corps sur place. J’ai rompu le charme, tremblant, confus, vomissant durant des heures, à l’agonie. Demander de l’aide ? à qui ? à Mère ? Elle ne me donnerait que des mots de fiel, comme à sa sinistre habitude, veule et stupide, engoncée dans son égoïsme normatif, me réprimandant d’abord pour mon inconscience, puis, au mieux, la menaçant inutilement de loin. L’Arbre lui-même m’a rejeté, cherchant à me démembrer au passage. C’est la fin. Personne ni rien ne peut me secourir. Je dois fuir sans espoir de fuite… Retarder l’échéance en espérant un miracle. Folie ! Ou alors… Oui, la seule alternative est de mêler mon odeur à celle, si voisine, de l’une de nos sœurs ; mais laquelle choisir ? Laquelle saura taire ma présence, de gré ou de force ?

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Onomaxxas
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